Répertoire international des études révolutionnaires
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Saggese Anthony [Doctorant]
Sujet: "La république matérialiste et son projet d'éducation (1795-1802) : la fabrique de l'homme nouveau"
Directeur: Pierre Serna
Université: Paris 1
La thèse porte sur le rôle et la place des processus éducatifs, culturels et pédagogiques dans l’organisation des relations de pouvoir de 1795 à 1802. Par ce prisme, mon objectif est de proposer une histoire d’un modèle républicain peu considéré dans sa cohérence, sa globalité et son unité, celui du modèle républicain matérialiste scientifique.
Celui-ci veut à la fois terminer la révolution et mettre en ordre la société, par la raison, au nom d’un idéal de progrès et de perfectibilité des hommes dont les processus éducatifs et culturels doivent être le moteur, portés par le puissant Conseil d’Instruction Publique, véritable autorité et instance de normalisation des idées dont se dote pour la première fois la république.
Il s’agit de « bien penser » et de devenir un « citoyen honnête », travailleur, dépolitisé et zélé, rendu tout entier au service de l’enrichissement de la nation dans une organisation sociale pyramidale et différenciée qui se joue dès les premiers temps de l’école.
Ce moment constitue une rupture culturelle, philosophique, politique majeure et marque une étape dans la pensée critique occidentale en réactivant des chaînes de pensée complexes qui mêlent les matérialistes antiques, Descartes, Hobbes, les libéraux tels que Locke, Smith et Turgot, les physiocrates et les intellectuels des Lumières comme Voltaire, Diderot et d’Alembert.
Cette réactivation de chaînes de pensée contribue à proposer un modèle politique nouveau qui s’est construit tout au long du processus révolutionnaire autour du réseau Condorcet et qui devient victorieux après Thermidor, ne pouvant être réduit à la seule figure imposée des « idéologues ». Il s’agit en effet plus largement d’un système, de la construction d’un nouvel espace public dont nous étudierons les dynamiques ramifications, implications et contradictions qui donnent corps à la pensée libérale matérialiste pour qui la part de pouvoir politique est proportionnelle à la part de richesse produite par chacun des individus de la nation et pour qui les concepts philosophiques purs ont une fonction politique concrète et précise.
La thèse se présente donc comme une enquête sur les mécanismes éducatifs, pédagogiques, et culturels qui constituent ce vaste mouvement de recomposition des savoirs et de mise en place de canaux de diffusion, de réception et modération destinés à produire une pensée acceptable conforme et utile et redonner du sens à la république après près huit années de guerres, de violences, de crises économiques et de perte de repères.
Directeur: Pierre Serna
Université: Paris 1
La thèse porte sur le rôle et la place des processus éducatifs, culturels et pédagogiques dans l’organisation des relations de pouvoir de 1795 à 1802. Par ce prisme, mon objectif est de proposer une histoire d’un modèle républicain peu considéré dans sa cohérence, sa globalité et son unité, celui du modèle républicain matérialiste scientifique.
Celui-ci veut à la fois terminer la révolution et mettre en ordre la société, par la raison, au nom d’un idéal de progrès et de perfectibilité des hommes dont les processus éducatifs et culturels doivent être le moteur, portés par le puissant Conseil d’Instruction Publique, véritable autorité et instance de normalisation des idées dont se dote pour la première fois la république.
Il s’agit de « bien penser » et de devenir un « citoyen honnête », travailleur, dépolitisé et zélé, rendu tout entier au service de l’enrichissement de la nation dans une organisation sociale pyramidale et différenciée qui se joue dès les premiers temps de l’école.
Ce moment constitue une rupture culturelle, philosophique, politique majeure et marque une étape dans la pensée critique occidentale en réactivant des chaînes de pensée complexes qui mêlent les matérialistes antiques, Descartes, Hobbes, les libéraux tels que Locke, Smith et Turgot, les physiocrates et les intellectuels des Lumières comme Voltaire, Diderot et d’Alembert.
Cette réactivation de chaînes de pensée contribue à proposer un modèle politique nouveau qui s’est construit tout au long du processus révolutionnaire autour du réseau Condorcet et qui devient victorieux après Thermidor, ne pouvant être réduit à la seule figure imposée des « idéologues ». Il s’agit en effet plus largement d’un système, de la construction d’un nouvel espace public dont nous étudierons les dynamiques ramifications, implications et contradictions qui donnent corps à la pensée libérale matérialiste pour qui la part de pouvoir politique est proportionnelle à la part de richesse produite par chacun des individus de la nation et pour qui les concepts philosophiques purs ont une fonction politique concrète et précise.
La thèse se présente donc comme une enquête sur les mécanismes éducatifs, pédagogiques, et culturels qui constituent ce vaste mouvement de recomposition des savoirs et de mise en place de canaux de diffusion, de réception et modération destinés à produire une pensée acceptable conforme et utile et redonner du sens à la république après près huit années de guerres, de violences, de crises économiques et de perte de repères.
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